A propos du Prix Goncourt, par Evelyne Brandts.

A l’heure où l’on se pose tant de questions sur l’identité française, un domaine échappe à cette interrogation : celui de la culture. Le Goncourt et le Renaudot viennent d’être décernés à deux auteur(e)s « issues de l’immigration », comme on dit : Leïla Slimani et Yasmina Reza. Ce n’est pas une nouveauté : depuis longtemps la « culture française » s’enrichit de la contribution d’artistes et d’auteurs venus des quatre coins du monde : que serait la littérature française contemporaine sans l’apport des Hector Bianciotti, Andreï Makine, Assia Djebar, que l’Académie française a accueillis parmi les siens; sans Tahar Ben Jelloun et son Prix Goncourt ? plus loin de nous, Romain Gary, né Roman Kacew, et son magnifique roman « La promesse de l’aube » ? que serait la chanson française sans les Reggiani, Moustaki, Gainsbourg, le petit immigré russe, et tant d’autres ? Tous ces noms font partie depuis longtemps de notre patrimoine, tous ces immigrés ont contribué à façonner une certaine idée de la France, celle que l’on admire et que l’on aime à l’étranger.

Evelyne Brandts